6 façons de développer la motricité libre et autonome de son bébé

juin 27, 2023

Natacha Aubespin

motricité

Motricité libre et autonome, peut-être que c’est la première fois que tu entends ce terme et tu te demandes ce que cela peut bien vouloir dire ?

Aujourd’hui, je développe avec toi cette notion et je t’explique comment l’utiliser pour accompagner ton enfant autrement et surtout les bénéfices qu’elle représente pour lui.

 

La motricité libre et autonome : accompagner la motricité de son bébé de façon respectueuse

Emmi PIKLER, pédiatre et psychopédagogue hongroise, éminemment reconnu pour son travail de recherche auprès des nourrissons, a développé ce concept dans les années 30.

Son travail d’observation lui a permis d’identifier les principales postures (être sur le dos, ramper, se tenir assis, commencer à se mettre debout, marcher) et les étapes intermédiaires autour de ces grandes acquisitions.

Elle a observé que ces étapes avaient une importance majeure pour le développement global de l’enfant et lui permettaient de prendre confiance en ses propres capacités.

En effet, le fait de permettre à l’enfant une totale liberté de son corps, pour expérimenter son corps puis son environnement, l’encourageait à développer une activité spontanée dans le respect de son apprentissage. Et, il déployait une excellente capacité à évaluer les risques, et une meilleure confiance en lui.

 

 

6 principes à appliquer pour développer la motricité libre à la maison

  • Ne pas installer son enfant dans une posture qu’il n’aurait pas acquise par lui-même

C’est le principe de base de la motricité libre et autonome. Pourquoi ? Parce que le fait d’installer son bébé dans une position qu’il n’aura pas acquise par lui-même, ne lui permettra pas d’avoir acquis les étapes corporelles nécessaires à la posture.

Prenons un exemple : ton enfant est installé, ou maintenu, en position assise alors qu’il ne sait pas encore s’asseoir seul.

Que se passe-t-il pour lui ? Il va avoir des difficultés à acquérir ce qu’on appelle les réflexes latéraux de sécurité, c’est-à-dire que lorsqu’il voudra sortir de la position “assise”, il n’aura pas le réflexe de mettre ses mains sur le côté ou devant, pour éviter de se faire mal.

Il sera dépendant de l’adulte à chaque fois qu’il voudra appréhender une nouvelle posture par lui-même parce qu’il n’aura pas appris à le faire seul.

Lui laisser le temps d’acquérir ses étapes par lui-même, lui permet donc d’assimiler et de gérer les étapes pour maîtriser la posture.

On s’intéresse trop souvent à l’âge auquel les enfants acquiert telle ou telle étape de leur développement : ah, il a 15 mois, il ne marche pas encore ? Pourtant, aujourd’hui, personne ne te demande à quel âge tu as marché, non ?

Donc pas de stress, le développement de l’enfant suit plusieurs grandes étapes, toujours dans le même ordre, mais il y a une grande variabilité d’un enfant à l’autre.

  • Aménager un espace lui permettant d’explorer en toute sécurité son environnement

Pour que ton enfant puisse se mouvoir en toute liberté, il est primordial de réfléchir à l’environnement que tu vas lui proposer. Bien sûr, plus son espace de découverte va s’élargir, plus il sera nécessaire de sécuriser l’environnement afin qu’il l’explore en toute sécurité.

Le vrai seul achat à effectuer sera : un tapis de sol plutôt ferme, lisse, pensé pour ne pas glisser et facilement nettoyable.

Les tapis d’éveil, trop mous, gênent les mouvements et les déplacements des bébés.

  • Laisse-lui une grande liberté de mouvement

Qui dit motricité libre dit tenue adaptée à la liberté de mouvements. Il y a des tenues super mignonnes proposées par les fabricants de vêtements, mais parfois, elles ne sont pas les plus adaptées pour la mobilité des bébés.

Opte pour une tenue ample, qui n’entrave pas ses mouvements. Des chaussons souples et légers à ses pieds, qui lui permettent de percevoir les informations sur la qualité du sol, indispensables pour appréhender la marche et permettre le bon déroulé du pied.

  • Observe

Ton bébé si petit sait déjà faire beaucoup par lui-même et la progression au cours de cette première année est tellement extraordinaire !

Le plus difficile est d’arriver à saisir lorsqu’il est nécessaire d’intervenir ou non au cours de son activité. Imagine, tu viens d’installer ton bébé sur le tapis sur le dos et il commence à tenter de se retourner, il amorce un mouvement et se retrouve gêné, car son bras coincé, l’empêche d’arriver à se placer sur le ventre. Il s’énerve un peu, attends quelques instants avant d’intervenir, s’il est très proche d’y arriver, il en retirera une très grande satisfaction d’y arriver seul !

Montre-lui que tu es là, encourage-le, et décrie-lui ce qu’il se passe. Si cela l’agace vraiment trop, essaye d’en faire le minimum pour que ton bébé retrouve son confort dans cette situation sans l’installer dans une position qu’il n’a pas encore acquise par lui-même.

  • Adapter les propositions en fonction de l’évolution de son bébé

Notre rôle est essentiel à ce niveau, car on adapte le matériel proposé à l’enfant.

Par exemple, pour un bébé qui a commencé à se mettre sur le ventre. Je vais lui proposer du matériel pas trop loin pour le motiver à ramper, en prenant soin de le placer dans son champ de vision, de simples objets légers, de différentes textures, qu’il pourra manipuler à souhait pour les découvrir.

Si on choisit un hochet lourd par exemple, n’ayant pas encore un contrôle important de ses mains, le bébé risque de se cogner avec.

De la même façon, un objet qui roule, et qui va loin alors que le bébé ne se déplace pas aisément risque d’être frustrant et de le désintéresser rapidement.

  • L’encourager et s’appuyer sur ses compétences au quotidien

Ton bébé commence à se retourner sur le côté : utilise cette compétence lorsque tu lui changes la couche, place un petit objet devant ses yeux et mets-le vers le côté ou tu souhaites qu’il se tourne et il va se tourner ! C’est assez magique, si tu mobilises la participation et les compétences de ton enfant au quotidien : tu vas renforcer sa confiance et tu verras que cela facilite grandement le quotidien !

 

 

Pour résumer ce qu’est “la motricité libre”, je dirais que c’est laisser l’enfant expérimenter les positions selon ses envies, l’adulte n’étant pas à l’initiative de ses mouvements. En quelque sorte, moins l’adulte aide l’enfant, plus il sera autonome dans son développement.

Mais notre rôle n’en est pas moins essentiel : propose un environnement sécurisé avec du matériel adapté qui encourage les possibilités de l’enfant, dans une présence bienveillante.

Pour aller plus loin, tu peux également consulter l’article : Les étapes du développement psychomoteur : tout ce que tu dois savoir de la naissance à 6 mois
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